et financé par le Ministère de la Justice)
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Résumé de l’auteure :
La prison, comme lieu atypique et milieu
hors norme, est généralement perçue comme un isolat, qui crée une discontinuité
dans son territoire d’implantation. En articulant des approches sociologique et
géographique, cette thèse montre au contraire l’existence d’un continuum
territorial entre le milieu carcéral et les milieux résidentiels d’origine des
détenus. Celui-ci est appréhendé à différentes échelles et à partir de données
quantitatives et qualitatives. Une étude statistique et cartographique permet d’identifier
et de qualifier les milieux résidentiels d’origine des détenus en Île-de-France
: elle dégage les structures démographiques et sociales, écologiques et
spatiales du système de lieux que forme la prison avec ces lieux urbains. Des
entretiens avec des détenus et d’anciens détenus ont également été réalisés
dans une maison d’arrêt de banlieue parisienne et dans quelques-uns de leurs
quartiers d’origine. Les récits recueillis relatent leurs expériences
résidentielles avant, pendant et après leur séjour en prison, et donnent à voir
de manière synchronique et diachronique leur vécu de la discontinuité entre
l’intérieur et l’extérieur. Une analyse croisée de ces récits, assortie
d’observations du quotidien en détention, montre le pouvoir dont disposent les
détenus pour participer à la territorialisation de l’espace carcéral et comment
ce pouvoir et les modalités de son exercice sont en partie déterminés par des
logiques extérieures à l’institution (le peuplement des établissements
pénitentiaires, le passé résidentiel et les réseaux relationnels des détenus).
Lucie
Bony est géographe et sociologue de formation (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et
Université Paris Ouest Nanterre la Défense). Qualifiée aux fonctions de Maître
de Conférences par les sections 19 et 23 du CNU, elle
est actuellement ATER en sociologie à l’université
Paris 8 Vincennes Saint-Denis.
Elle a soutenu en
décembre 2014 sa thèse réalisée sous la direction de Philippe Combessie
(Prix Gabriel Tarde 1996) et Jean Pierre-Lévy . La thèse de Lucie Bony a reçu le 1er
accessit au prix de thèse 2015 du Comité National Français de Géographie.
Elle est actuellement engagée dans
plusieurs projets de recherche portant sur la place de l’écologie en prison,
sur le rôle du système pénal dans la production de l’ordre urbain ou encore sur
les usagers des bains-douches municipaux parisiens (recherche INED,
coordonnée par Claire Lévy-Vroëlant). Elle participe également à l’atelier
Vulnérabilités résidentielles du REHAL.
Chapitres d’ouvrages
Lucie Bony, 2012,
« Cohabitation carcérale et clivage générationnel. "Jeunes" et
"anciens" en Maison d’arrêt », in Tournier P.V. (dir.), Dialectique
carcérale. Quand la prison s’ouvre et résiste au changement, Paris,
L’Harmattan, pp. 125-136.
Lucie Bony, 2013, « Quel
horizon à la sortie de prison ? Rapports résidentiels et tentatives de
sortie de trajectoires carcérales », in Tournier P.V. (dir.), Une
certaine idée de la criminologie, Paris, L’Harmattan, pp. 273-286.
Lucie Bony, 2016,
« L’incarcération comme expérience résidentielle », in Cailly L.,
Dureau F. (dir.), Les espaces du logement : pratiques habitantes et
politiques publiques, Paris, L’Harmattan, à paraître.
Lucie Bony, Olivier Milhaud,
2012, « Introduction du chapitre Discipline », in Tournier
P.V. (dir.), Enfermements. Populations, espaces, temps, processus,
politiques, Paris, L’Harmattan, pp. 323-327.
Articles
Lucie Bony, 2013,
Enfermement et mobilités, les détenus et leurs proches à l’épreuve de l’incarcération,
Revue e-migrinter, n°11, 127-136
Lucie Bony, 2015, La
domestication de l’espace cellulaire en prison, Revue Espaces et
Sociétés, n°162, 13-30
Lucie Bony, 2015, La prison, une
« cité avec des barreaux » ?, Les Annales de géographie, n°702-703,
275-299.
Voir la suite sur http://www.crh.archi.fr/_Bony-Lucie_
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