Une première initiative collective de Fact Checking, en France
Ce que les anglo-saxons appellent le Fact Checking a connu son heure de
gloire en France, à l’occasion du débat télévisé entre les deux tours de
l’élection présidentielle, opposant Nicolas Sarkozy et François Hollande (2 mai
2012). De nombreux chiffres a été cités par les deux protagonistes,
chiffres que des journalistes tentaient de vérifier, voire de corriger sur
internet, en temps réel ou le lendemain dans tel ou tel quotidien (le Monde, Libération, …). Il fut question des chiffres du chômage, du
produit intérieur brut (PIB), de la dette de l'Etat, des effectifs d'élèves, des impôts, de
l'immigration et des religions, du vote des étrangers, du pouvoir d'achat des
fonctionnaires, etc.
On présente souvent la rubrique "Désintox” de Libération créée par Cédric Mathiot, en septembre 2008, comme le premier exemple de "Fact Checking" en France. Ce n’est pas exact. Sauf erreur de ma part, la première expérience collective a été menée dans le cadre de l’association “Pénombre” que j’ai pris l'initiative de créer le 27 octobre 1992 (statuts déposés en 1993) à travers ses publications La Lettre Blanche et La lettre Grise, largement diffusées dans les rédactions, ses Nocturnes (réunions publiques) et son site internet (http://www. penombre.org).
La création de "Désintox",
en 2008, sera bientôt suivie de celle des "Décodeurs", blog du
journal le Monde, en 2009 ( Nabil Wakim directeur de l’innovation
éditoriale) qui deviendra en mars 2014, une rubrique du site du
quotidien du soir.
Signalons aussi "Le vrai du
faux" créé par la radio France Info (2012) ainsi que "l'œil du 2O
heures", rubrique du 20 heures de France 2.
***
53ème
Session de l’Institut International de Statistique
Séoul,
République de Corée, 22-29 août 2001.
Ombre
ou lumière
Du
bon usage des statisticiens dans le débat social
Directeur de recherche
Centre national de la
recherche scientifique (CNRS)
Si j’ai le grand plaisir d’être aujourd’hui, parmi
vous, femmes et hommes de science, pour vous parler d’Ombre et de lumière, je
le dois à votre président Jean-Louis-Bodin, dont j’ai l’honneur d’être l’invité
et que je remercie chaleureusement. Mais c’est une femme, non-statisticienne,
qui est à l’origine de l’affaire dont je vais vous entretenir brièvement. Son
nom est Clara Halbschatten, mot germanique qui désigne la pénombre[1].
Le hasard - ou la nécessité - a voulu que je rencontre
Clara, dans un train, entre Paris et la Suisse, un jour d’octobre 1992.
Chercheur en sciences
sociales spécialisé dans les questions pénales,
j’allais donner une conférence sur la “démographie
carcérale dans les Etats membres du Conseil de l’Europe”, à l’Institut de
criminologie de Lausanne, sur les bords du Lac Léman. En retraite, active,
depuis déjà de nombreuses années, Clara allait se reposer quelques jours à
Montreux.
Clara n’est
plus toute jeune. Elle est née en 1915 à Vienne en Autriche. Juive émigrée en
France dans les années trente pour échapper aux nazis, Clara aurait pu devenir
un éminent chercheur dans bien des domaines, aussi passionnée par la
littérature, la philosophie ou la psychanalyse - dont elle a connu le fondateur
- que par les sciences
physiques. Elle choisit de consacrer sa vie à l’enseignement des mathématiques
au lycée. La didactique en mathématiques fut sa vraie passion. Clara pensait
que cette discipline, école de rigueur par excellence, était aussi une école de
formation à la vie en société, dans le respect des règles démocratiques, à la citoyenneté. Le
temps me manque ici pour vous présenter ses arguments, en grande partie
inspirés par l’esprit du XVIIIe siècle, le “siècle des lumières”...
et son optimisme éclairé. Aussi, à cette affection pour l’enseignement devaient
se surajouter des engagements politiques forts dans telle ou telle circonstance
historique au service de la paix et des droits de l’homme. Elle sera, en
octobre 1950, l’un des trois enseignants du Lycée Buffon à Paris, fondateurs
d’un mouvement international d’intellectuels pour l’arrêt des combats en Corée
(“L’appel des 150”) qui regroupera deux ans plus tard plus de 10 000
universitaires. C’est si loin et pourtant si proche.
Mais revenons à notre première rencontre d’octobre
1992. C’est Clara qui rompit le silence, me voyant lire “Echec et maths”, un ouvrage de Stella Baruk, mathéma-ticienne fort
connue en France. Notre conversation commença par des considérations sur la
question de la numération, des rapports au nombre que chaque personne construit
dès l’enfance en découvrant les rudiments de l’arithmétique - les quatre
opérations, la proportionnalité -, du premier usage social de ces nombres qui
se développe à l’école élémentaire à travers la notation des leçons et des
devoirs.
L’enfant apprend, très tôt, que ces chiffres servent à
évaluer, à juger, à sanction-ner, à classer. C’est aussi par l’intermédiaire de
ces nombres - les notes - que s’établissent les relations entre le premier
cercle, la famille, et le premier lieu d’une véritable socialisation, l’école.
Et il arrive que tout cela ne se passe pas très bien. J’imagine que beaucoup
d’entre vous furent de fort brillants élèves - ce n’est pas une critique de ma
part -, des élèves bien notés dès les premiers apprentissages en mathématiques,
ainsi valorisés, s’il en était besoin, aux yeux de leurs parents. Mais sans
doute y a-t-il dans cette salle tel ou tel éminent statisticien, hors norme,
dont les débuts furent plus difficiles et qui eut ainsi l’immense avantage de
partager le destin commun, celui du plus grand nombre : connaître l’échec en
mathématiques, être mal noté, mal classé, injustement relégué, connaître la
frustration et souvent l’angoisse face aux regards inquiets des parents. Clara
a passé son existence à observer ces processus psychologiques et sociaux et à
lutter contre leurs effets destructeurs. C’est une adepte du “gai savoir”, de
l’apprentissage dans la joie, du plaisir partagé de la découverte.
Le théâtre
des nombres
Nous allâmes prendre un café dans le wagon-restaurant.
Je lui parlai, à mon tour, de mon métier de chercheur et de mes travaux censés
apporter quelques lueurs sur le fonctionnement de la justice pénale , et ce par
le recours au nombre, à l’analyse statistique élémentaire et aux méthodes
démographiques. La France, comme la plupart des pays européens a connu depuis
le milieu des années 1970 une forte inflation carcérale, le nombre de personnes
détenues augmentant de 100 % entre 1975 et 1995, alors que la croissance de la
population de la France n’était que de 10 %.
De façon générale, la question de la criminalité, de
sa prévention et de sa répression apparaît régulièrement au devant de la scène
médiatico-politique. Aussi, depuis vingt ans, suis-je confronté, avec mes
collègues, à la nécessité de trouver une “juste” place dans ce débat public.
Cela pose des questions de nature scientifique : que sait-on réellement de tel
ou tel phénomène, ne passe-t-on pas sans s’en rendre compte, par souci de
convaincre, d’une “hypothèse forte” à une affirmation non fondée ? Des
questions de pédagogie et de communication : comment traiter simplement de la
complexité ? A travers quels supports ? Des questions d’éthique : comment
participer au débat public sans perdre son “âme de scientifique”?
Comment travailler avec les professionnels des médias
sans être un “distributeur automatique” de chiffres (sempiternelle question des
journalistes : “Vous avez un chiffre ?” sur ceci, sur cela...), avec le pouvoir
exécutif sans être le “conseiller du prince”, avec les parlementaires sans être
des “assistants”, avec les syndicats, les partis politiques, les ONG, sans être
des “militants” au sens classique du terme ? Tous concourent au bon
fonctionnement de la démocratie mais ils ont leurs préoccupations, leurs
intérêts, leurs objectifs qui ne sont pas nécessairement ceux des scientifiques
: comment alors ne pas se laisser instrumentaliser par les uns et les autres ?
Tentant de valoriser des connaissances chiffrées que
nous cherchons à faire partager, nous allons donc rencontrer différents acteurs
dans le “théâtre des nombres” sans parler du public - nos concitoyens - qui lui
aussi entre périodiquement en scène, exprimant ses opinions dans les sondages
et prenant parti lors des élections locales ou
nationales.
Peu féru de statistique avec ou sans “s”, Clara
Halbschatten était pourtant fort attentive à mes propos. J’expliquais que les
principaux obstacles que nous rencontrions avaient pour nom “indifférence”,
“concurrence déloyale”, “interprétation erronée”. L’indifférence d’utilisateurs
potentiels immédiatement découragés par l’effort intellectuel demandé par la
lecture des chiffres : “Oh vous savez moi
et les chiffres !”. La concurrence d’autres “producteurs” de chiffres, sans
formation particulière en statistique, mais convaincus de leur compétence
prétendument acquise sur le terrain. Enfin, l’interprétation des données
produites qui peut s’accompagner de faux-sens, contresens, non-sens. Cet effet
boomerang est sans doute le plus pénible pour le producteur : ne servir à rien,
soit, mais être à la source de fausses informations, de contre-vérités ! Difficilement acceptable.
Clara souligna le paradoxe suivant, faisant ainsi le
lien entre ses préoccupations de toujours et les miennes : dans nos sociétés
dites développées le recours aux nombres est omniprésent : utilisation de codes
numériques de toutes sortes, omni-présence des jeux de hasard où tout s’exprime
par des chiffres, informations boursières au quotidien, taux d’audience des
radios et des télévisions, cotes des hommes politiques, pourcentages des
enquêtes d’opinion sur tout et n’importe quoi, taux en tous genres, de change,
du chômage, de l’inflation.... Face à cette sorte de religion du chiffre -
cette quantofrénésie , on trouve, en général des hommes et des femmes toujours
aussi désarmés dans leur compréhension et leur maniement, des hommes et des
femmes qui par ailleurs peuvent être fort cultivés mais aussi tout à fait
capables de perdre le sens des réalités ou celui des mots quand il s’agit de
nombres. Tout se jouerait-il au cours des premiers appren-tissages, non
seulement de la numération mais aussi - et peut-être surtout - de la notation?
Si l’étiologie n’est pas simple à mettre en évidence,
le résultat est facile à illustrer. Nous avions un exemple sous les yeux dans
le quotidien Libération que j’avais
acheté le matin, avant de partir. Un journaliste, certainement cultivé par
ailleurs, rendait compte d’un rapport du Fonds des Nations Unies pour la
population : “L’Europe, l’Amérique du
Nord et le Japon ont en effet une faible natalité, voire égale à zéro dans
certains pays comme l’Allemagne ou négative comme en Russie”. Et Clara de
commenter avec cet humour assez particulier : “On savait que les Allemands
faisaient peu d’enfants mais de là à ne plus en faire du tout... Quant à la Sainte Russie , elle
est vraiment dans le rouge ; elle découvre les antibébés faits naturellement
d’antimatière et dont l’effectif est représenté par un nombre négatif.”
La conversation continua ainsi jusqu’à notre arrivée
en Suisse. Toute une série d’exemples de mésusages du nombre dans le débat
public me revenait en tête que nous décortiquions ensemble. Beaucoup se
rapportaient aux questions pénales : la mesure de la délinquance et la criminalité,
l’immigration clandestine, la fraude fiscale, la mesure de la sévérité des
juges, l’évaluation de l’efficacité de telle ou telle mesure ou sanction
pénale, que dire de sensé en matière de récidive, peut-on demontrer à l’aide de
taux de récidive que la prison est “l’école du crime” ? etc. etc. Mais nous
parlâmes de bien d’autres choses, tous les secteurs de la vie sociale y
passaient : la démographie (natalité, mortalité, recomposition des familles,
immigration), l’économie (chômage, inégalité sociale, parité hommes-femmes...),
l’école (évaluation des établissements et des élèves, poids de l’illettrisme),
la santé et la sécurité sociale.
Egérie pour
une ambition collective
Arrivé à Lausanne, en fin de matinée, je prenais congé
de Clara Halbschatten, convaincus l’un et l’autre que nous serions amenés à
nous revoir. A l’université, j’étais attendu par André Kuhn , à l’époque jeune
assistant en criminologie que je rencontrais pour la première fois. Avant toute
autre chose je lui parlai, avec fougue, du projet qui était né de ma
conversation avec Clara : rassembler des gens de métiers différents, de
disciplines différentes, ayant des rapports aux nombres aussi éloignés que
possible pour développer un espace d’échanges critiques sur l’usage des nombres
dans le débat social. S’y rencontreraient des spécialistes producteurs de
données chiffrées et des utilisateurs, responsables administratifs ou politiques,
journalistes, enseignants, citoyens éclairés, etc. André me trouva bien excité
: peu de temps après il accepterait de créer un site internet pour
l’association “Pénombre” que nous allions constituer dès mon retour à Paris.
Clara en devint naturellement l’effigie. Bruno Aubusson de
Cavarlay, présent dans cette salle, en assure la présidence depuis 1998[2].
Cela fera donc bientôt dix ans que se construit, par
touches successives, cet espace non institutionnel auquel nous avons donné ce
nom plein de sens, Pénombre, où nous
essayons, collectivement - l’association a environ 500 adhérents - et de façon
très empirique, d’y voir un peu plus clair dans cette vie sociale des nombres
du débat public, avec la volonté bien ancrée de ne pas rester de simples observateurs
mais d’influencer la qualité de la confrontation démocratique dans notre pays.
Et cela à travers des publications (La
Lettre blanche et La Lettre gise,
un ouvrage, Chiffres en folie), un
site internet (localisé à Lausanne), la participation à des émissions de
télévision ou de radio, des groupes de travail thématiques, des
conférences-débats publics (Les Nocturnes
de Pénombre).
“Nul ne peut se
prévaloir de sa propre turpitude”, telle est la devise que Pénombre a
adoptée dès l’origine : chaque professionnel est invité à ne pas se cacher derrière l’ombre des
contraintes de sa discipline, de son métier, de sa situation hiérarchique. Il
est invité à sortir de son milieu “naturel”, à mettre entre parenthèses, au
moins pour un temps, les us et coutumes de sa corporation. L’équation de
Pénombre : s’appuyer sur les différences pour multipler les points de vue en
réduisant les divisions stériles. Ecriture, discussions, en comité restreint ou
en larges assemblées, réactions publiques à l’actualité sociopolitique et/ou
médiatique ou initiatives “pro-actives” de Pénombre, l’activité au sein de
l’association est intense, ludique, et de plus en plus visible. Aussi souvent
que possible, Pénombre s’affranchit de l’austérité habituelle des travaux
scientifiques, des approches quantitatives :
séduire ceux “qui n’aiment pas les chiffres” - et les autres - peut
passer par l’humour, une certaine
recherche littéraire et même le recours à la fiction.
Les problèmes rencontrés par le couple
“producteur-consommateur” de statis-tiques, dans d’autres pays que le nôtre,
dans des contextes socio-politiques et/ou géographiques différents ont, sans
doute, bien des points communs. Des initiatives voisines de celles de Pénombre
existent certainement sous d’autres lattitudes. Aussi espérons-nous que ce
congrès de l’Institut international de Statistique à Séoul sera pour nous
l‘occasion d’en prendre connaissance et peut-être d’en susciter de nouvelles.
Références
Association
Pénombre (1993-2001), La Lettre Blanche
(n°1-25), La Lettre Grise
(n°1-6)
Association
Pénombre (1999), Chiffres en folie, petit
abécédaire de l’usage des nombres dans le débat public et les médias,
Editions La Découverte, Paris.
Council of Europe (2000), Prison overcrowding and prison population
inflation, recommendation N°R (99)
22, adopted by the Commitee of Ministers on 30 september 1999 and report
prepared with the assistance of A.
Kuhn , P.-V. Tournier and R. Walmsley , coll. Legal Issues, 2000, 206 pages.
Tournier
P.-V. (1996), La prison à la lumière du
nombre : démographie carcérale en trois dimensions, Université Paris I
Panthéon Sorbonne, mémoire d’habilitation à diriger des recherches, publié par
le CESDIP, 200 pages.
****
* Texte publié ultérieurement dans La Lettre blanche de
l'association Pénombre
Se souvenir des belles choses, par Clara H.
Merci
au comité éditorial de Pénombre d’avoir publié la communication de Pierre au
congrès de Séoul « Ombre ou Lumière », concernant notre première rencontre dans
le TGV Paris-Lausanne, le 27 octobre 1992, un mardi si ma mémoire est bonne.
Même si son récit comprend quelques petites inexactitudes. Je voudrais faire
seulement deux rectifications. On ne peut pas dire que j’ai « connu » le
fondateur de la psychanalyse, comme Pierre l’écrit.
Je n’ai
rencontré le docteur Freud qu’une fois, en 1927, dans une circonstance assez
exceptionnelle. Celui que mon frère Gerd et moi appelions Oncle Romain (Romain
Rolland, qui était un ami très proche de mes parents) était venu à Vienne pour
les festivités organisées à l’occasion du centenaire de la mort de Beethoven,
le 26 mars 1927. Il fut introduit auprès de Freud par un ami commun, Stefan
Zweig, et j’eus la chance d’assister à cette rencontre ; c’était l’après-midi
du 27 mars 1927 au 19 de la Berggasse.
J’avais
20 ans. Romain Rolland en avait 61, Stefan Zweig 46 et Freud 71. Stefan Zweig
venait de publier La confusion des sentiments, ouvrage qui comprenait
aussi deux autres nouvelles, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme
et Destruction d’un cœur. C’est ce troisième texte qui fut au centre
de la conversation des trois hommes. Je ne dis pas un mot ! Comme vous le
savez, il est question d’un vieil homme qui ne supporte pas de voir sa fille
Erna – 19 ans – devenir adulte et qui devient « fou de jalousie ». Romain
Rolland voyait là l’une des plus lucides tragédies de la vie moderne, de
l’éternelle humanité. Les notes que j’avais rédigées le soir même furent
perdues quand je dus quitter l’Autriche en juillet 1931. Je me souviens
seulement que le Docteur Freud parla peu. Il trouvait la nouvelle « inférieure
» aux deux autres. Je me souviens tout de même de cette phrase dite avec une
voix caverneuse : « Le destin de cet homme nous laisse froid ». Il semblait au
contraire très affecté par cette histoire. Peut-être la rencontre, qui avait
duré moins d’une heure, se termina-t-elle par ces mots ambigus.
La
deuxième rectification, c’est que je ne suis pas née en 1915 ! Hélas, trois
fois hélas. Mais quittons ce siècle d’ombres.
J’ai
relu récemment un superbe numéro de la revue Autrement publié en 1991
que le Colonel m’avait achetée chez notre petit libraire de Menton, un jour de
l’hiver 1993. Son titre ? Lumière. Mon bien cher époux prétendait que
mon intérêt trop envahissant à son goût, et non démenti depuis lors, pour
Pénombre allait me donner des idées noires. Antidote ou pas, à nos écrits
pénombresques, Lumière offre un bien beau triptyque : Ombre,
Clair-obscur, Illuminations. Pour vous donner envie de lire ces textes de
philosophes et de créateurs, je vous offre – si je puis dire – ces quelques
lignes de l’écrivain et poète Andrée Chedid.
Avant de vous quitter, un mot à propos de la
pauvre Blanche dont les neurones ont été mis dans un sale état par certains de
nos auteurs qui les ont bombardés de considérations par trop mathématiques
(semble-t-il). Comme notre amie – qui j’espère va revenir sur sa décision de
quitter notre compagnie –, je pense que la Lettre Blanche doit conserver son
aspect « mosaïque » où des textes plus littéraires, voire poétiques ou
romanesques, viennent rythmer la revue et nous permettent de reprendre notre
souffle.
Clara Halbschatten, professeur de
mathématiques en retrait(e)
Le Fact Checking ou Data Checking en quelques mots
Approximation - Cause - Champ - Classement - Collecte
- Comparaison - Concept - Confiance - Corrélation - Culture du Chiffre -
Définition - Dispersion - Echantillon - Effet de structure - Erreur - Espace -
Evaluation - Exhautivité - Extrapolation - Flux - Inculture du nombre -
Interprétation - Mesure - Méthode - Moyenne - Nomenclature - Ordre de
grandeur - Perspective - Politique du chiffre -
Précision - Prévision - Probabilité - Producteur - Projection - Quanto-frénésie
- Risque - Sondage - Source - Stock - Taux - Temps.
[1] En
français courant : lumière faible, tamisée. La
pénombre d’un couloir mal éclairé. En physique : zone d’ombre partielle
créée par un corps opaque qui intercepte une partie des rayons d’une source
étendue (Dictionnaire Le petit
Robert ).
[2]
Sont aussi présents à Séoul, René
Padieu vice-président de Pénombre et Jean-Robert Suesser
membre du Conseil. B.
Aubusson de Cavarlay est statisticien et sociologue, R. Padieu et J-R Suesser statisticiens.
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