Surpopulation des prisons, le « gauchisme pénal » ne
prend pas de vacances…
L’Echo Républicain, 5/8/13
« La maison d’arrêt de Chartres se
retrouve depuis vingt-quatre heures au cœur de l’actualité nationale, en
raison de sa saturation et d’un rapport interne ayant “fuité” depuis le
commissariat de Dreux. Mais en dehors de ce coup de chauffe dans les rouages
police-justice, remontant jusque dans les ministères parisiens […], le problème
- qui n’est pas nouveau - a atteint un niveau inquiétant depuis la semaine
dernière.
Optimiste
« Justice : le procès en laxisme ne prend
plus », Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale du Parti
socialiste chargée de la justice et des Libertés publiques. Si cela pouvait
être vrai ! Mais certains font ce qu’il faut pour cultiver cette
« maladie infantile » de la gauche.
Deux exemples…
Radicaux : ils osent tout, c’est à cela qu’on les
reconnait
« Prisons : osons
suspendre les incarcérations », Michel Fize, délégué national du
Mouvement unitaire progressiste (MUP), Libération, 8/8/13.
« Construire de
nouvelles prisons serait une erreur […] Persistons,
sans craindre l'outrage, mettre en œuvre, lorsque la prison croule de
pensionnaires et de désespoir, une loi d'amnistie », Jean-Marie
Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté », Les Echos, 8/8/13.
Exigeant
Pour le Gouvernement,
les solutions sont, évidemment, à chercher ailleurs. Voir l’appel du
23 avril « Pour une réforme
progressiste de la justice pénale » (1) qui se conclut ainsi « Enfin, doit-on insister sur le
fait que la lutte contre la surpopulation des prisons comme la prévention de la
récidive passent par une action efficace, préventive et répressive, pour
réduire les infractions pénales et qu’il
est absolument nécessaire qu’une telle politique soit portée par le Ministère de l’Intérieur
et le Ministère de la Justice, en pleine
cohérence, sans oublier celui des Affaires sociales et de la Santé, de
l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche ».
Cette
exigence de cohérence intergouvernementale a peu à voir avec ce que déclare Marie-Pierre de la Gontrie à Libération : « [.. ] chacun
est dans son rôle, de la même manière que Manuel Valls soutient les policiers, Christiane
Taubira soutient les magistrats […]. Comme si la gauche n’avait rien appris
depuis l’époque des confrontations entre Gaston Defferre, à l’Intérieur
(1981-1984) et Robert Badinter à la
Justice (1981-1986). Aussi la réforme pénale - qui tarde à venir et dont
l’aspect législatif ne peut être qu’un élément - doit être une construction concertée entre l’Intérieur
et la Justice : « pas de Sécurité sans Justice, pas de Justice sans
Sécurité ». Malheureusement, ce n’est pas le chemin qu’a pris le
conférence de consensus sur la prévention de la récidive organisée sous l’égide
du seul Ministère de la Justice, en l’absence de bien des acteurs de la scène
pénale, et de biens des sensibilités. Le consensus ainsi construit par le jury
ne pouvait avoir qu’une légitimité réduite.
Aujourd’hui, il est, en particulier,
primordial de réduire les effets paralysants sur l’exécutif d’une confrontation
mortifère entre les plus à droite du syndicalisme policier (minoritaires) et
les plus à gauche du syndicalisme judiciaire (minoritaires). Cette
confrontation entre les radicaux fait, certes, les délices de bien des médias. Mais
« Qui ignore ce que l’on récolte toujours à jouer à ce jeu-là ? »
(Editorial de Marianne, 10/8/13, « Confrères, cessez de jouer les
pyromanes »).
PVT