vendredi 13 décembre 2019

5ème Colloque Jeunes chercheurs sur la privation de liberté


LES FRONTIÈRES DE LA PRIVATION DE LIBERTÉ


Jeudi 12 mars 2020, 13h45-18h, Centre Lourcine, 1, rue de la Glacière 13ème, salle 13, Bât 1.

Vendredi 13 mars 2020,  9h45-18h, Centre Panthéon, 12, place du Panthéon, 5ème,  salle 1.


    Le 5ème colloque « jeunes chercheurs sur la privation de liberté » se tiendra à l’Université Paris 1 les jeudi 12 et vendredi 13 mars 2020 sur le thème suivant : « Les frontières de la privation de liberté ».

Inscriptions : colloquejeuneschercheurs2020@gmail.com

Le programme vous sera communiqué début 2020.  N’hésitez pas à diffuser l’information sur vos réseaux. 
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Argumentaire : Si, dans l’imaginaire collectif, les lieux privatifs de liberté sont souvent perçus comme des mondes clos, en retrait de la cité, ceci n’a en réalité jamais été totalement le cas.

Les frontières de la privation de liberté par rapport au « monde libre » ont toujours été poreuses, permettant à des personnes extérieures d’entrer dans les établissements (visiteurs, familles, personnels de santé...), aux membres du personnel de franchir les murs d’enceinte quotidiennement et aux personnes privées de liberté d’en sortir (aménagements, permissions, semi-liberté, sortie en fin de séjour...).

L’époque contemporaine indique d’ailleurs une intensification de ces relations entre le « dedans » et le « dehors », tout en constatant parfois des tendances à la « re-fermeture » (liées par exemple aux enjeux sécuritaires). En effet, il est notable que les institutions connaissent des processus variables, à travers le temps, qui vont de l’ouverture ou, au contraire, à la réaffirmation de leurs frontières.

Ces enjeux sont aussi à mettre en rapport avec la construction sociale et institutionnelle des catégories de population, ainsi que des effets de « tri » et de « sélection » par (et entre) les structures. Dès lors, des individus passent de l’une à l’autre et franchissent certains cadres de « prise en charge » (pénal, social, médical, éducatif...), ce qui amène, de fait, à remettre en question certaines délimitations. La question des frontières se pose également dans les rapports des établissements avec leurs lieux d’implantation géographiques.

La question des frontières se retrouve aussi à l’intérieur des lieux, à travers des régimes différents souvent appliqués dans une même structure et des modes d’affectation basés sur des critères officiels (genre, âge, type de condamnation...) ou plus officieux (motifs de l’enfermement, origines géographiques ou ethno-raciales des personnes enfermées...).

Au-delà̀ des frontières spatiales et sociales, les frontières peuvent également être temporelles : du début de la privation de liberté, au retour à la vie libre, en passant par les aménagements de cette privation qu’ils soient ponctuels, par des extractions judiciaires ou médicales, ou plus durables dans le cas de la semi-liberté ou de la surveillance électronique.

 Mais les frontières sont également psychiques, avec les transformations mentales qu’entraine toute privation de liberté et leurs conséquences, des plus directes aux plus lointaines. Les regards croisés de spécialistes de différentes branches des sciences humaines, sociales et médicales permettent d’envisager la problématique dans toute sa richesse.

Anne Simon
Maitre de  conférences
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

  
Pour mémoire

2012. Ier colloque : Tournier P. V. (dir.),  Enfermements. Populations, espaces, temps, processus, politiques,  L’Harmattan,  coll. Criminologie, 393 p., 2012, 38,50 euros.

2014. IIème colloque : Chevandier Ch., Larralde J-M., Tournier P. V. (dir .), Enfermements, justice et libertés. Aujourd’hui et hier, ici et ailleurs,   L’Harmattan,  coll. Criminologie, 309 p., 2014, 32 euros.

2016.  IIIème colloque : Larralde J-M., Levy B., Simon A. (dir.),  Privations de liberté,  Ed. Mare & Martin, coll.  de l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne, 376 p.,  2018,  36 euros.

2018. IVème colloque : Foucard I., Larralde J-M.,  Levy B., Simon A., (dir.),  Les sens de la privation de liberté,  Ed. Mare & Martin, coll.  de l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne, 199 p.,  2019,  27 euros.



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