DES Maintenant en Europe
« Le courage en politique n’est pas toujours perdant »
L’Association a pour vocation de
rassembler les progressistes qui, pour des raisons professionnelles et/ou
militantes s'intéressent à la question des déviances,
de la délinquance et de la criminalité et aux réponses que la société doit lui
apporter (Art. 2 des statuts)
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Robert Badinter,
ancien Garde des Sceaux, Le JDD, 30 avril 2017
Lors de sa réunion publique du samedi 29
avril, DES Maintenant en Europe a décidé, à l’unanimité des personnes présentes
…
d’appeler à voter pour Emmanuel
Macron
au second tour de l’élection
présidentielle
Emmanuel Macron dit vouloir rassembler
les « progressistes » pour battre l’extrême droite et gouverner
notre pays…
Dans notre champ de compétence,
les progressistes se sont illustrés par l’abolition de la peine de mort (loi
Badinter du 9 octobre 1981), par la grande loi du 15 juin 2000 (Loi Guigou) renforçant
la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes, et
plus, récemment, par la loi du 15 août 2014 (loi Taubira) relative à l'individualisation des peines et
renforçant l'efficacité des sanctions pénales. Cette loi a créé la contrainte
pénale et la libération sous contrainte, sanction et mesure encore bien trop
peu appliquées par les juges pour avoir un effet sur l’inflation carcérale.
Elle a aussi introduit la justice restaurative. Le
prochain gouvernement de la République devra poursuivre
le chemin de ces grandes avancées démocratiques dans le champ pénal en
transformant la façon de sanctionner les infractions pénales, pour en finir
avec la primauté de la privation de liberté.
Le
gouvernement de M. Macron devra chercher à mettre fin aux violations
permanentes, au pays de la Déclaration des droits de l’homme, de l’article 3 de
la C.E.D.H. qui interdit les traitements inhumains et dégradants.
Sans
relâche, nous affirmons que la détention en situation de surpopulation est dégradante.
Le
non-respect de l’encellulement individuel encourage toutes les formes de
violence.
La détention en situation d’oisiveté est dégradante.
Le
refus du droit à l’expression collective des personnes détenues est en
contradiction avec l’objectif affiché de responsabilisation et d’insertion.
Demander
aux personnels pénitentiaires de « gérer » ces atteintes quotidiennes à la
dignité des personnes détenues est aussi une atteinte à leur propre dignité de
fonctionnaire d’Etat, de garants de l’Etat de droit.
Tout
cela doit cesser.
Face à l’extrême droite qui est
la négation même de tout ce à quoi nous tenons, nous appelons à voter, le 7 mai
prochain, pour Emmanuel Macron. Mais nous serons particulièrement
vigilants quant au respect, par la France, de ses engagements
internationaux, qu’ils soient juridiques, politiques ou moraux. Il en est ainsi
tout particulièrement de la Convention européenne des droits de l’homme, mais
aussi de l’application des Règles pénitentiaires européennes (adoptées en
2006) et des règles européennes de la probation (adoptées en 2010).
Paris, le 2 mai 2017
Pour mémoire
Il est de la plus grande importance que le
Garde des Sceaux nommé par le nouveau Président de la République
prenne en considération sur les 5
rapports suivants :
1. Le rapport de la commission
présidée par Bruno Cotte « sur la
refonte du droit des peines » (18 décembre 2015) qui s’inscrit, logiquement,
dans la suite de la loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des
peines et renforçant l’efficacité des sanctions
pénales.
2. le Livre blanc sur « le
surpeuplement carcéral » du Conseil de l’Europe (28 sept. 2016). Ce
document « ne formule pas de nouvelles recommandations spécifiques en matière
de surpeuplement carcéral - les préconisations de la Recommandation n° R (99)
22 concernant le surpeuplement des prisons et l’inflation carcérale demeurent
d’actualité - mais met en lumière les aspects autour desquels pourrait tourner
le dialogue que devraient amorcer et entretenir les autorités nationales pour
définir de manière concertée des stratégies de long terme et des mesures
spécifiques de lutte contre le surpeuplement carcéral […].
3. le rapport de la
Chancellerie sur « La mise en œuvre de la loi du 15 août 2014 »,
relative à l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des
sanctions pénales (21 octobre 2016),
4. Le contre-rapport de la
FARAPEJ, « Pour en finir vraiment avec la surpopulation carcérale »
(novembre 2016),
5. le « Livre Blanc sur les
constructions pénitentiaires » élaboré par une large commission présidée
par Jean-René Lecerf (4 avril 2017),
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