1er septembre 2015 – 1er
septembre 2016
Inflation carcérale : +
2 700 détenus en plus en un an ( dont + 2 000 pour les
prévenus)
Surpopulation carcérale : 13 800
détenus en surnombre au 1/9/16
1.
Les
chiffres de la surpopulation carcérale …
Sur les 58 587 places
opérationnelles, 4 102 sont inoccupées (821
en maisons d’arrêt et 3 281 en établissements pour peine).
Les 68 253 personnes
détenues se répartissent donc dans 58 587 – 4 102 = 54 485 places.
Aussi le nombre de détenus
en surnombre est-il de 68 253 – 54 485 = 13 768
Le taux de
surpopulation est donc de 13 768 / 58 587 = 24 détenus en surnombre p. 100
places opérationnelles.
Sur ces 13 768 détenus
en surnombre, 1 439 dorment sur un matelas posé à même le sol.
2.
Les
chiffres de l’inflation carcérale : taux de croissance, sur un an,
calculés au 1/9/2016.
Population sous
écrou = + 3,6 %. Population détenue = + 4,1 %. Nombre de prévenus détenus
= + 11 %, Nombre de détenus en surnombre = + 17 %.
Nombre de détenus
dormant sur un matelas posé à même le sol = + 60 %.
Nombre de places
opérationnelles : + 1,3 %
NB. De 1er septembre
2015 au 1er septembre 2016, la population détenue a augmenté +
2 709 (accroissement absolu annuel). Voir infra la comparaison avec
les chiffres du rapport du Garde des Sceaux.
3.
Evolution
du nombre moyen de détenus en surnombre de 2006 à 2016
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016 *
|
Nombre moyen de détenus en surnombre
|
9 510
|
11 620
|
13 600
|
11 900
|
9 280
|
10 640
|
12 340
|
12 910
|
13 054
|
12 460
|
14 066
|
Taux moyen : détenus en surnombre / places
opérationnelles
|
19 %
|
23 %
|
27 %
|
22 %
|
16 %
|
19 %
|
22 %
|
22 %
|
23 %
|
22 %
|
24 %
|
4 . A
propos des projections présentées dans le rapport du Garde des Sceaux
« En finir avec la surpopulation carcérale »
Dans ce rapport, le
Garde des Sceaux n’échappe pas à la tentation d’extrapoler les
tendances passées du nombre de détenus, après avoir, tout de
même, rappelé que les mots « projection »,
« perspective » et « prévision » n’ont pas le même sens.
Ainsi, prétendant s’appuyer
sur des évolutions récentes, le rapport propose deux hypothèses
d’accroissement absolu annuel constant sur les 9 ans à venir. Dans
l’hypothèse basse, le rapport cite le chiffre de 67 137 détenus au 1er
janvier 2025, ce qui donne à compter du 1er janvier 2016 (
66 678 détenus), une pente annuelle de + 51 détenus .
Dans l’hypothèse haute retenue, le chiffre est de 76 254 au 1er
janvier 2015. Ce qui donne une pente annuelle de 1 064 détenus.
Ainsi l’accroissement
absolu annuel à venir pourrait, d’après le rapport, être compris entre 0
et 1 100 détenus de plus par an. Rappelons que
l’accroissement absolu annuel a considérablement varié au cours des
années 2012-2015 : 2012 = + 1 785 ; 2013 = +
503 ; 2014 = - 805 ; 2015 : + 408, accroissement
absolue annuel moyen sur 2012-2015 = + 472.
Mais, plus important,
ces hypothèses ne tiennent pas compte de la rupture de tendance
observée depuis janvier 2016. Aujourd’hui (1/9/2016) la pente est de plus de
2 700 détenus de plus par an, soit près trois fois plus que l’hypothèse
« haute » du rapport. Faute d’outils statistiques idoines, il
est impossible d’analyser les raisons de cette rupture récente de tendance.
Devant une telle ignorance, ne serait-il pas absurde d’extrapoler ?
Mais l’existence, aujourd’hui, de près de 14 000 détenus en surnombre
n’est-elle pas suffisante pour défendre la nécessité de construire, tout en
définissant une politique volontariste de réduction du nombre de détenus par le
développement de la contrainte pénale et de la libération sous
contrainte ?
Pierre V. Tournier
NB. Ces indicateurs sont calculés par nos soins, sur la
base des rares données mises en ligne sur le site du Ministère de la
Justice le
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